Épisode 9 : « Le Temple des Sumo Vampires »

Les Blood Brothers débarquent dans ce village reculé, accueillis par un organisateur nerveux qui leur tend une carte de bienvenue. Des visages méfiants les scrutent depuis les fenêtres des maisons. L’air est lourd, et les habitants semblent éviter toute conversation. L’organisateur, un homme maigre aux traits tirés, murmure :

« Vous jouerez ici… mais évitez le temple après la tombée de la nuit. »

Franky hausse un sourcil. « Pourquoi ? » demande-t-il.

L’homme secoue la tête et s’éloigne sans un mot. Seb, toujours prêt à suivre son instinct, sourit à Franky.

« Ça ressemble à une de nos histoires habituelles… J’imagine qu’on doit pas aller au temple, alors, » dit-il en plaisantant.

La première nuit, après leur concert, les Blood Brothers sont intrigués par le grand temple en bois visible depuis leur chambre d’hôtel. Ses imposantes portes rouges et ses statues de sumos font froid dans le dos. Franky, incapable de dormir, regarde par la fenêtre.

Soudain, une silhouette massive se détache sous la lumière de la lune : un lutteur sumo, imposant et silencieux, se tient devant le temple. Franky cligne des yeux, mais la silhouette a disparu.

« Seb… t’as vu ça ? » chuchote-t-il.

Seb, assoupi sur une chaise, fronce les sourcils. « C’est quoi encore, Franky ? Un esprit ou un ivrogne ? »

Le lendemain, les Blood Brothers décident d’explorer le temple, malgré les avertissements. À l’intérieur, l’atmosphère est glaciale. De vieilles peintures murales représentent des lutteurs sumos entourés de créatures sombres. Un bruit sourd résonne à l’étage.

« Ça venait de là-haut, » dit Franky, son souffle court. « Je crois qu’on devrait… partir. »

Mais Seb, toujours curieux, monte les escaliers grinçants. La porte s’ouvre lentement, dévoilant une immense salle d’entraînement remplie de statues de sumos. L’air est glacé, et une étrange odeur de fer flotte dans la pièce.

Soudain, une statue se met à bouger. Un lutteur sumo gigantesque ouvre les yeux, révélant des pupilles rouge sang. « Vous avez osé pénétrer dans notre sanctuaire… » murmure une voix grave et caverneuse. La statue prend vie, révélant un visage blafard aux crocs acérés.

Les autres statues se mettent à bouger également, leurs yeux rouges brillant dans l’obscurité. Les sumos vampires avancent lentement, leurs pieds nus traînant sur le sol. L’un d’eux sourit, dévoilant des crocs ensanglantés. Franky, terrifié, recule :

« Seb… qu’est-ce qu’on fait maintenant ? »

Seb, tentant de garder son calme, murmure : « On les distrait… et on trouve un moyen de sortir d’ici. »

Les sumos vampires se rapprochent, leurs corps massifs bloquant l’unique sortie. Seb se précipite vers un coin de la pièce et saisit un vieux tambour, commençant à jouer frénétiquement. La musique résonne dans le temple, perturbant les créatures. Les sumos vampires se couvrent les oreilles, leur souffrance visible.

Juste au moment où ils pensent pouvoir s’échapper, un vieil homme en robe de moine apparaît. Son visage ridé et ses yeux perçants laissent entrevoir une intelligence sinistre. Il lève les bras, révélant un tatouage représentant des lutteurs sumos entourés de serpents.

« Vous pensiez vraiment pouvoir nous vaincre avec de la musique ? » rit-il, sa voix résonnant dans toute la salle. « Ces sumos sont mes champions immortels, nourris de sang et de l’âme des imprudents. »

Seb, ne voyant qu’une seule solution, augmente l’intensité de sa musique. Franky, paniqué, rejoint le rythme avec sa guitare. Le temple tremble, et les statues commencent à se fissurer sous l’effet de la mélodie.

Les sumos vampires poussent des cris perçants, et le moine recule, ses mains en sang, les tatouages sur sa peau prenant vie pour former des serpents rampants. Seb intensifie encore son rythme, jouant jusqu’à épuisement, et une lumière vive éclate dans le temple, anéantissant les créatures.

Le moine, blessé et désorienté, murmure des prières pour tenter de sauver ses champions, mais c’est trop tard. Les statues éclatent en poussière, et le temple s’effondre lentement autour d’eux.

Franky, haletant, demande à Seb :

« Comment t’as su que ça marcherait ? »

Seb, essoufflé, sourit faiblement. « Je ne le savais pas… mais parfois, il faut juste avoir un peu de foi dans la musique. »

FIN de l’ÉPISODE